Alzheimer : réguler le cuivre dans le cerveau stoppe les pertes de mémoire chez la souris
La maladie d’Alzheimer est caractérisée par la présence de plaques amyloïdes1 dans le cerveau des patients et des patientes. Ces plaques séquestrent le cuivre ; elles en contiennent environ cinq fois plus qu'un cerveau sain. Aussi, deux scientifiques du CNRS du Laboratoire de chimie de coordination du CNRS (LCC), ont développé avec leurs collègues de l’Université de Technologie du Guangdong et de l’Université de Shenzhen (Chine) une molécule capable de réguler la circulation du cuivre dans le cerveau. Cette molécule, brevetée2 , extrait le cuivre piégé dans les plaques amyloïdes, et le réintroduit dans le circuit enzymatique normal du cerveau (qui a besoin de cuivre pour fonctionner). Administrée par voie orale à des souris « Alzheimer »3 , cette molécule inhibe la perte de mémoire des souris malades. Ces résultats, publiés dans ACS Chemical Neuroscience le 16 décembre 2020, ouvrent une nouvelle voie thérapeutique qui pourrait être efficace à des stades précoces de la maladie d'Alzheimer chez l'homme. Les scientifiques cherchent maintenant un partenaire pharmaceutique pour développer les essais précliniques de ce candidat médicament.
Bibliographie
TDMQ20, a specific copper chelator, reduces memory impairments in AD-mouse models. Jie Zhao, Qihui Shi, Hongda Tian, Youzhi Li, Yan Liu, Zhen Xu, Anne Robert, Qiong Liu et Bernard Meunier. ACS Chem. Neuroscience, le 16 décembre 2020. http://dx.doi.org/10.1021/acschemneuro.0c00621
- 1Une plaque amyloïde est un agrégat extracellulaire de fragments de protéines. Ces plaques sont présentes dans diverses maladies neurodégénératives.
- 2Brevet chinois n° 201610369550.X, 27 mai 2016. PCT No. PCT/CN2017/085886, publication 30 novembre 2017. WO 2017/202360 A1. Dossier CNRS n° O/Ref 08792-01. Brevet US 10,807,957 B2, 20 octobre 2020.
- 3L’équipe de recherche a obtenu des résultats positifs sur trois types de souris modélisant la maladie d’Alzheimer : des souris transgéniques d'une part, et deux nouveaux modèles de souris non-transgéniques, d'autre part. Ces modèles non-transgéniques sont les plus proches de la réalité de la maladie d’Alzheimer qui, dans l'immense majorité des cas, n’est pas d’origine génétique.