Arrêt sur image sur les espèces réactives de catalyseurs au platine
Une équipe franco-japonaise du CNRS regroupant le Laboratoire hétérochimie fondamentale et appliquée de Toulouse1 (LHFA), la Graduate School of Science de l’Université publique d’Osaka et le National Institute of Advanced Industrial Science and Technology (AIST) vient de réaliser la première analyse structurale de complexes anioniques du platine. Les scientifiques ont pour cela utilisé des ligands comportant un motif borane accepteur d’électrons et qui stabilisent le complexe anionique de platine. Ces résultats, parus dans la revue Angewandte Chemie International Edition, n’apportent pas seulement un nouvel éclairage sur la structure et les propriétés de ces espèces hautement réactives, mais ouvrent également de nouvelles perspectives pour la stabilisation et l’optimisation d’intermédiaires catalytiques clés.
La catalyse à base de métaux rares et précieux reste un incontournable de nombreux procédés de synthèse. Mais comment l’utiliser de façon la plus économe possible sans réellement comprendre la forme active de ces complexes métalliques ? La forme anionique (chargée négativement) a souvent été proposée comme la véritable espèce active dans d’importantes réactions catalysées par le nickel, le palladium ou le platine. Un exemple : la célèbre réaction de couplage croisé catalysée par le palladium (Pd), lauréate du prix Nobel de chimie en 2010. Malheureusement, ces complexes métalliques anioniques sont tellement riches en électrons qu’ils sont généralement trop instables pour être isolés et caractérisés pour en déterminer la structure moléculaire.
- 1Tutelles : CNRS, UT3
Bibliographie
Square-Planar Anionic Pt(0) Complexes
Dr. Hajime Kameo, Yudai Tanaka, Dr. Yoshihiro Shimoyama, Daisuke Izumi, Prof. Hiroyuki Matsuzaka, Dr. Yumiko Nakajima, Pierre Lavedan, Arnaud Le Gac & Dr. Didier Bourissou
Angewandte Chemie International Edition, Mars 2023.
https://doi.org/10.1002/anie.202301509