Comment El Niño et El Niño Modoki affectent les précipitations en Asie du Sud-Est
Le climat d’Asie du sud-est est fortement affecté par le phénomène El Niño et son cousin El Niño Modoki, ainsi que par leurs contreparties La Niña et La Niña Modoki. Ces événements climatiques ont des conséquences directes sur les sociétés de cette région. Une étude publiée dans Climate Dynamics et menée par Hue Nguyen Thanh, doctorante UT3 au Laboratoire d’études en géophysique et océanographie spatiales1 (LEGOS/OMP), a examiné comment ces deux phénomènes influencent les précipitations, provoquant sécheresses et inondations, en analysant la température de surface des océans, les précipitations et la circulation atmosphérique sur un temps long.
Lors d’un évènement El Niño, on observe un réchauffement de la surface de l’océan Pacifique tropical oriental, alors que lors d’un évènement El Niño Modoki c’est la partie centrale du Pacifique tropical qui se réchauffe (Modoki signifie en japonais « semblable mais différent »). Les phases La Niña et La Niña Modoki correspondent au contraire à un refroidissement de ces régions. L’oscillation australe El Niño (ENSO), et ENSO Modoki, correspondent à l’alternance des phases El Niño, La Niña et neutres. Ces phénomènes se produisent en moyenne tous les deux ans, perturbant les échanges atmosphériques et océaniques d’eau et de chaleur, et affectant le climat de la planète entière. L’Asie du sud-est est particulièrement touchée : sécheresses, canicules, inondations en sont les conséquences, avec des répercussions parfois désastreuses sur les écosystèmes marins et les ressources halieutiques.
On a ainsi observé au Vietnam, lors de l’épisode El Niño de 2015-2016, la sécheresse la plus grave depuis 70 ans, une salinisation inédite des terres arables du delta du Mékong, ainsi qu’un réchauffement notable de l’océan induisant un blanchiment durable d’une partie considérable des coraux le long des côtes du pays.
- 1Tutelles : CNES, CNRS, IRD, UT3