Trois chercheuses toulousaines lauréates du Prix jeunes talents France L’Oréal-UNESCO pour les femmes et la science 2020

Prix et distinctions Biologie

L’ORÉAL - UNESCO POUR LES FEMMES ET LA SCIENCE I 2020 FRANCE

Pour la 14ème édition du Prix jeunes talents France L’Oréal-UNESCO pour les femmes et la science, 686 candidates ont été présélectionnées et 35 bourses de recherche ont été décernées à 23 doctorantes (15 000€) et 12 post-doctorantes (20 000€) de 59 nationalités différentes.
Parmi les lauréates, deux travaillent au Centre de recherches sur la cognition animale du Centre de biologie intégrative de Toulouse (CRCA/CBI, CNRS, Université Toulouse III - Paul Sabatier).

Laure-Anne Poissonnier, post-doctorante au CRCA/CBI : Adresser les enjeux de santé mentale dans le domaine de la recherche

Laure-Anne Poissonnier
©  Fondation l’Oréal

Laure-Anne Poissonnier est aujourd’hui post-doctorante : depuis 8 ans, elle dédie ses travaux aux insectes. La chercheuse fonde cet étonnant objet de recherche sur un grand pragmatisme : les insectes et leurs comportements, explique-t-elle, ont permis de faire de nombreuses découvertes fondamentales. Les méthodes employées par Laure-Anne Poissonnier durant sa thèse pour étudier les comportements de nutrition du criquet sont aujourd’hui utilisées pour mieux comprendre l’obésité chez les humains.

Actuellement, la chercheuse concentre ses travaux sur la mouche du vinaigre, un insecte qui possède des potentialités uniques permettant de mieux comprendre le fonctionnement du cerveau lors de différents apprentissages et le type de mémoire associé. Cette mouche peut apprendre en observant ses congénères sous la forme d’un apprentissage social – une modalité encore peu connue, pouvant entraîner des phénomènes de transmission culturelle et influencer l’évolution de populations. Laure-Anne Poissonnier souhaite déterminer les neurotransmetteurs ainsi que les zones du cerveau impliqués dans cet exemple d’apprentissage social, ce qui pourrait permettre de mieux comprendre comment les êtres humains apprennent par mimétisme.

Passionnée d’heroic fantasy et de boxe thaï, la jeune femme souhaiterait que les problèmes de santé mentale puissent être abordés dans recherche par le biais de workshops ou d’accès à des conseillers ou psychologues dans les laboratoires - à l’instar de ce qu’elle a pu constater dans d’autres pays.

Source : www.fondationloreal.com/fr

Exemple de travaux de Laure-Anne Poissonnier : Les fourmis, championnes de la circulation sans bouchons

Coline Monchanin, doctorante au CRCA/CBI : Des abeilles aux coraux : entre passion et engagement

Coline Monchanin
© Fondation l’Oréal

Fille d’apiculteurs professionnels, Coline Monchanin grandit entourée par les abeilles. Confrontée au fil des années aux difficultés de l’activité apicole de ses parents - baisse de la production de miel, problèmes liés aux pesticides et parasites venus de l’étranger, Coline Monchanin choisit de s’engager dans une carrière scientifique dans la protection des pollinisateurs.

Ses premiers travaux ont porté sur l’impact d’un pesticide sur l’apprentissage et la mémoire des abeilles, essentiels pour le bon fonctionnement de la colonie. Quelques années plus tard, ces travaux ont permis de faire évoluer la législation californienne en contribuant à l’interdiction de ce pesticide.

Actuellement en thèse, ses recherches sont dédiées aux métaux lourds, polluant environnemental dont les effets sur les pollinisateurs restent largement méconnus. Coline Monchanin a développé une démarche innovante multi-échelles afin d’étudier les impacts sur la colonie, l’individu et le cerveau de l’abeille. Par le biais du traitement d’un problème de santé publique inexploré chez les abeilles, la chercheuse espère faire un pas significatif vers une meilleure compréhension du problème plus global du déclin des pollinisateurs et de son effet pour l’écosystème tout entier. La chercheuse originaire de Charente forme le vœu« que les travaux scientifiques irriguent davantage la vie quotidienne dans une perspective de durabilité » - du grand public aux décisions de politique publique. Passionnée de plongée sous-marine, elle met son temps libre au profit de la conservation marine, entre autres dans le cadre de projets de recherche et de sensibilisation liant innovation, éducation et coopération internationale.

Source : www.fondationloreal.com/fr

Nadine Serhan, doctorante à l'Unité de différenciation épithéliale et autoimmunité rhumatoïde (UDEAR - Inserm, Université de Toulouse III - Paul Sabatier) est également lauréate du Prix jeunes talents L’Oréal-UNESCO pour les femmes et la science 2020.