En 1974, sous l’impulsion de Fernand Gallais qui venait d’être nommé membre de l’Académie des Sciences, le CNRS créait une Unité Propre de Recherche centrée sur une discipline alors émergente, la Chimie de Coordination (LCC – CNRS), concernant en particulier l’interaction de métaux avec des molécules organiques appelées ligands, pour donner des complexes métalliques. En 1987, l’incendie du bâtiment de Chimie de l’Université Toulouse III - Paul Sabatier conduit le LCC à accueillir certaines des équipes sinistrées, qui permettent d’enrichir le LCC d’un nouveau thème déterminant : la chimie des hétéro-éléments, en particulier le phosphore.
Depuis, la discipline a évolué au plan international et national sur des thématiques développées par les scientifiques du LCC qui répondent à des grandes problématiques de cette science depuis 50 ans, en connexion avec la société. Toute une histoire.
De l’industrie à l’élargissement de la recherche
Les recherches sur la catalyse, un des thèmes majeurs du LCC d’aujourd’hui, ont été initiées dès 1902 par Paul Sabatier, chimiste, sur l’hydrogénation catalytique du CO2. La catalyse implique tous les aspects de la production industrielle, et a été au cœur des recherches menées au LCC depuis sa création. Les recherches actuelles concernent le développement durable, avec des enjeux particuliers dans les domaines de l’environnement et de l’énergie.
D’autres objets de recherche ont été développés au LCC, notamment dans les années 80 avec l’obtention d’un premier supraconducteur moléculaire, précieux pour la microélectronique. Aujourd’hui les chimistes explorent des matériaux moléculaires, en particulier commutables (modifiables sous l’influence d’un stimulus externe), avec des applications dans les biomatériaux tels que les « muscles artificiels » ainsi que des aimants moléculaires ou des chaines aimants moléculaires.
Dans le domaine de la santé étudié au laboratoire depuis la fin des années 70, les travaux des équipes ont abouti d’une part à la conception de nouveaux médicaments, souvent à base de complexes de métaux, et d’autre part à la compréhension de maladies dans lesquelles des métaux sont impliqués.
Des avancées significatives ont été apportées dans les domaines du cancer, pour une meilleure compréhension des mécanismes de résistance aux traitements, des maladies inflammatoires, avec un tout nouveau mode d’action, des maladies neurodégénératives avec une meilleure compréhension du rôle des métaux dans la maladie d’Alzheimer, de la tuberculose, de la leishmaniose, du paludisme, etc…
Aujourd’hui la visibilité et l’excellence du LCC lui permettent d’attirer de nombreux doctorants et post-doctorants venant des 5 continents ainsi que des financements nationaux et internationaux d’envergure… Le laboratoire est constitué de 13 équipes de recherche soutenues par des services techniques et administratifs. En tout un collectif de plus de 250 personnes est au service de cette recherche en chimie d’excellence au plan national.
Azzedine Bousseksou, directeur du LCC
Anne-Marie Caminade, directrice adjointe et Éric Manoury, directeur adjoint