Les espèces invasives doivent ressembler aux natives…mais pas trop
Pourquoi certaines espèces non-natives s’établissent-elles facilement dans de nouveaux milieux, alors que d’autres ont du mal à s’installer durablement? Cette question a fait l’objet de nombreux travaux depuis plus d’un demi-siècle. Pourtant, prédire le potentiel d’invasion des espèces reste encore aujourd’hui une tache particulièrement hasardeuse. Cette incertitude réside probablement dans le fait que les capacités d’invasion des espèces s’expliquent non seulement par les caractéristiques fonctionnelles de ces espèces (capacités de reproduction, alimentation, taille du corps, etc…), mais également par celles des espèces natives constituant les communautés envahies. C’est ce que démontre une étude publiée dans la revue Nature Communications qui indique que les poissons d’eau douce non-natifs d’Amérique du Nord s’installent d’autant plus facilement dans de nouveaux milieux si ces poissons invasifs présentent des caractéristiques morphologiques proches, mais non identiques à celles des poissons natifs. Ces résultats, dont la contribution française a été réalisée au laboratoire Évolution et diversité biologique1 (EDB), permettent de mieux comprendre les succès et échecs d’établissement des espèces non-natives et contribueront donc à mieux anticiper les invasions futures.
- 1Tutelles : CNRS, IRD, UT3