Les interactions entre les espèces se perdent plus rapidement que la biodiversité
Les communautés écologiques sont plus que des collections d'espèces : les espèces sont intégrées dans des réseaux complexes d'interactions écologiques. Dans un article publié dans Nature Ecology and Evolution, une équipe internationale montre que la complexité des réseaux écologiques augmente avec la superficie, de sorte que leurs propriétés structurelles permettent de prédire avec précision les effets de la dégradation des habitats sur la survie des espèces.
Deux chercheurs de la Station d'Ecologie Théorique et Experimentale à Moulis (SETE - CNRS) ont réuni une équipe internationale de collaborateurs pour répondre à une question fondamentale, mais non résolue, en écologie : les petites zones contiennent-elles des réseaux écologiques plus simples que les grandes ?
Cette question transcende l'un des modèles les plus anciens connus en écologie : les zones plus vastes contiennent plus d'espèces que les plus petites. Prenons l'exemple des grandes et des petites îles d'un archipel : les grandes îles contiennent plus d'espèces d'oiseaux et de plantes que les plus petites. Cette “Relation Espèce-Superficie” (SAR en anglais) aide non seulement à comprendre l'échelle spatiale de la biodiversité, mais également à prédire les effets potentiels de la destruction des habitats dans les écosystèmes. Elle nous permet de prédire facilement combien d'espèces seront éteintes suivant une quantité donnée de superficie perdue.