Vers une meilleure utilisation du concept budget carbone restant : un défi pour guider les politiques climatiques à atteindre les objectifs de l'Accord de Paris
Depuis la publication du rapport spécial du GIEC sur le réchauffement planétaire de 1.5°C, le concept de "budget carbone restant" s’est imposé en tant qu’outil de communication efficace pour guider les politiques climatiques nationales et internationales. Celui-ci représente notre marge de manœuvre en émission de CO2 pour limiter le réchauffement planétaire en dessous d’un seuil donné de réchauffement par rapport au niveau préindustriel (limite estimée par le GIEC à 1170 milliards de tonnes de CO2 pour 2°C au 1er janvier 2018). Ces estimations du budget carbone restant sont soumises à un certain nombre d’incertitudes. Partant du constat qu’il est nécessaire de comprendre et de maîtriser ces incertitudes avant d’appliquer ce concept aux décisions en matière de politique climatique, un groupe de chercheurs et de chercheuses internationaux spécialisé.es dans l’étude du changement climatique et du cycle du carbone vient de publier une étude dans la revue Nature Geoscience, proposant un aperçu de ces incertitudes et définissant des recommandations pour aboutir à une manière plus cohérente et plus transparente de calculer ces estimations. Ce travail, coordonné par H. Damon Matthews (chercheur à l'Université Concordia, Canada) et associant notamment Roland Séférian du Centre national de recherches météorologiques (CNRM - Météo-France, CNRS) , est issu du travail collaboratif de réflexion autour des budgets carbone durant le Carbon Budget Workshop qui s’est tenu à Vancouver en janvier 2019.