Micro-conférence - Des molécules aux supers pouvoirs
3 chimistes vous embarquent pour vous faire découvrir comment leurs travaux de recherches ouvrent la voie vers un avenir plus durable et performant dans le domaine de la santé, du stockage des données et de la décarbonation industrielle.
A la découverte des arbres moléculaires par Anne-Marie Caminade, chimiste
Les dendrimères sont des « arbres moléculaires », c’est-à-dire de grosses molécules très ramifiées, dont il n’existe aucun exemple dans la nature. Leurs fonctions de surface (l’équivalent des feuilles) peuvent être modifiées à volonté pour leur donner les propriétés souhaitées, allant de la catalyse aux matériaux et des nanotechnologies à la santé.
Dans le domaine de la santé, les applications principales des dendrimères dans l’équipe d’Anne-Marie Caminade concernent des anti-inflammatoires ayant un mode d’action original, par régulation du système immunitaire humain, et des outils de diagnostic médical très performants, utilisés en France dans des hôpitaux et laboratoires d’analyse.
Anne-Marie Caminade est directrice de recherche CNRS de classe exceptionnelle au Laboratoire de chimie de coordination (LCC Toulouse) Directrice adjointe du LCC.
Des molécules qui ont de la mémoire par Céline Pichon, chimiste
En 2020, autant de données numériques ont été générées en deux semaines que depuis la création de l’humanité et cette quantité de données ne cesse de croître de façon exponentielle. Les supports actuels de stockage atteindront bientôt leurs limites en termes de performance mais aussi de rareté des éléments constitutifs.
Dans ce contexte, de nouveaux matériaux sont nécessaires pour faire face à la future demande en stockage d’informations. Les travaux de Céline Pichon étudient les propriétés des molécules uniques capables de se comporter comme un aimant mais avec une densité de stockage dix fois plus élevée. Et si on stockait de l’information magnétique sur une molécule ?
Céline Pichon est chargée de recherche CNRS au Laboratoire de chimie de coordination (LCC Toulouse)
Catalyse pour l’énergie : sur les traces de Paul Sabatier par Philippe Serp, chimiste
Sujet de recherche majeur en chimie, la catalyse implique tous les aspects de la production et de la vie humaine. Aujourd’hui, les nouvelles tendances sociétales et des marchés pèsent sur cette discipline. En particulier, la transition énergétique associée à la décarbonation industrielle créent de nouveaux défis et opportunités pour la catalyse.
C’est dans ce contexte, que l’équipe de Philippe Serp poursuit les recherches initiées dès 1902 à Toulouse par le chimiste Paul Sabatier sur l’hydrogénation catalytique du CO2. L’objectif étant de le transformer en gaz naturel renouvelable ou en carburant durable d'aviation.
Philippe Serp est professeur à l' École nationale supérieure des ingénieurs en arts chimiques et technologiques - Institut national polytechnique de Toulouse
Conférence organisée avec le soutien de l'Agence nationale de la recherche.