Le voisinage du Soleil
Suffisamment proches pour être observées avec précision, les étoiles voisines de notre Soleil constituent un laboratoire unique pour notre compréhension de la physique stellaire et de la galaxie.
Une équipe de recherche européenne composée notamment d'un scientifique toulousain de l’Institut de recherche en astrophysique et planétologie (IRAP/OMP - CNRS, CNES, Université Toulouse III - Paul Sabatier), a fait le recensement des astres situés à moins de 10 parsec de notre Soleil. Ce travail d’inventaire est basé sur les données issues de la littérature ainsi que sur les informations de photométrie et d’astrométrie de grande précision fournies par la troisième version du catalogue Gaia, récemment publié. Il laisse entrevoir la grande richesse du voisinage solaire, où se rencontrent divers types d’astres aux âge, taille, masse et température variés. La plupart de ces astres sont des naines rouges, type d'étoiles le plus courant de la Voie lactée, mais il y a aussi un nombre surprenant de naines brunes et d'exoplanètes, ainsi qu’une fréquence élevée de systèmes multiples. Les scientifiques ont pris soin de recenser de nombreux paramètres concernant ces astres, et ont constitué une liste de références pour faciliter les futures études.
Ce catalogue reflète autant que possible l'état actuel de nos connaissances du voisinage solaire. Il fournit des étoiles de référence qui peuvent être utilisées pour définir des échantillons d'étalonnage de futures observations détaillées avec les instruments de pointe actuels et du futur. Il présente également un fort potentiel à destination des astronomes amateurs et du grand public. L’étude explore aussi comment cette liste va évoluer dans les années futures dans le contexte des grands télescopes spatiaux et au sol. Entre réalité et science-fiction, les systèmes planétaires voisins sont les plus faciles à scruter pour rechercher des biomarqueurs et seront peut-être un jour les premières cibles des voyages spatiaux de l'humanité.
Bibliographie
The 10 parsec sample in the Gaia era - C. Reylé, K. Jardine, P. Fouqué, J. A. Caballero, R. L. Smart et A. Sozzetti - Astronomy & Astrophysics (2021)
DOI : https://doi.org/10.1051/0004-6361/202140985