Découverte dans une grotte de la vallée du Rhône des plus anciens hommes modernes d’Europe
Une vaste étude dirigée par deux chercheurs du CNRS, Ludovic Slimak (TRACES - CNRS/ Université Toulouse Jean Jaurès/ Ministère de la Culture) et Clément Zanolli (PACEA - CNRS/ Université de Bordeaux/ Ministère de la Culture), publiée dans Science Advances, vient de lever le voile sur la plus ancienne migration d’Homo sapiens en Europe. Il aura fallu 30 années de recherches dans une grotte au cœur de la vallée du Rhône pour démontrer que le scénario admis jusque-là de remplacement des Néandertaliens par les humains modernes ne rendait pas compte de la complexité réelle des dynamiques de successions de ces groupes humains.

Représentation schématique d’une partie de la succession des groupes humains à la Grotte Mandrin avec les rendus virtuels de dents et dessins des outillages de silex qui leur sont associées dans les différentes couches archéologiques. Rendus virtuels des dents par Clément Zanolli et dessins des industries lithiques par Laure Metz et Ludovic Slimak.
On pensait jusqu’alors que les premiers humains modernes avaient atteint le continent européen pour la première fois il y a 43 à 45.000 ans, remplaçant définitivement les populations locales néandertaliennes. Une nouvelle étude se fondant sur les recherches multidisciplinaires développées par une équipe de chercheurs internationale à la Grotte Mandrin (sur la commune de Malataverne dans la Drôme) remet en question ce scenario. Cette publication démontre la présence d’humains modernes au cœur de la vallée du Rhône dès le 54ème millénaire avant notre ère, soit 10 à 12 millénaires avant leur arrivée jusqu’alors supposée sur le continent européen.