Deuxième volet du 6e rapport d’évaluation du GIEC : quatre scientifiques de laboratoires du CNRS parmi les auteurs et autrices
Le second volet du sixième rapport d’évaluation du Giec a été dévoilé ce 28 février. Traitant du thème « impacts, adaptation et vulnérabilité », il confirme les prédictions des précédents travaux du groupe d’experts sur l’évolution du climat.
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a publié le lundi 28 février 2022 le deuxième volet de son 6e rapport d’évaluation (AR6-WG2). Après la synthèse du groupe de travail n°1 consacrée aux sciences du climat, publiée le 9 août 2021, celle du groupe de travail n°2 porte sur les impacts, l’adaptation et la vulnérabilité.
Sa rédaction a impliqué 270 auteur·es principaux, coordinateur·rices et éditeur·rices de toutes nationalités et de divers domaines, parmi lesquels huit scientifiques travaillant en France, dont quatre dans des laboratoires dont le CNRS est tutelle : Laurent Bopp, Wolfgang Cramer, Virginie Duvat et Camille Parmesan (voir leurs biographies ci-dessous).
Portraits des autrices et auteurs liés au CNRS :
Camille PARMESAN, écologue, est directrice de recherche au CNRS, basée à la Station d'écologie théorique et expérimentale du CNRS, à Moulis (Ariège). Elle est spécialiste de l’impact du changement climatique sur les espèces sauvages animales et végétales. Elle participe aux rapports du GIEC depuis 1997 et a également participé au rapport conjoint GIEC/IPBES en 2021. Pour le rapport AR6-WG2, elle co-coordonne (Coordinating Lead Author, CLA) le chapitre sur « les écosystèmes terrestres et d'eau douce et leurs services », et est co-autrice du résumé pour décideurs. En tant que CLA, elle a coordonné l'évaluation globale des impacts observés et prévus du changement climatique sur les espèces sauvages et leurs écosystèmes avec des questions telles que le dépérissement et les feux de forêt, le stockage et le cycle du carbone, la santé animale et humaine, et a contribué à évaluer les possibilités d'adaptation de la nature au changement climatique, les mesures qui peuvent être prises pour aider les systèmes naturels à être plus résistants et résilients (solutions fondées sur la nature), et le rôle de la nature pour atténuer le changement climatique et aider les humains à s'adapter au changement climatique (agroécologie et adaptation fondée sur les écosystèmes).
Wolfgang CRAMER, géographe, écologue, modélisateur de la dynamique des écosystèmes globaux, est directeur de recherche au CNRS, rattaché à l’Institut méditerranéen de biodiversité et d’écologie marine et continentale (CNRS/IRD/Aix-Marseille Université/Avignon Université) à Aix-en-Provence. Il est spécialiste des conséquences du changement climatique sur les écosystèmes terrestres. Il coordonne avec Joël Guiot un groupe d’experts méditerranéens sur les changements climatiques et environnementaux (MedECC). Depuis 1992, Wolfgang Cramer contribue avec différentes responsabilités au GIEC. Pour ce rapport, il est co-auteur principal du chapitre 1 (« Point de départ et concepts clés »), d’un article transversal sur la région méditerranéenne et du résumé pour décideurs.
Virginie DUVAT est professeure de géographie côtière à La Rochelle Université et mène ses recherches au laboratoire Littoral, environnement et sociétés (CNRS/La Rochelle Université). Elle est spécialiste des risques côtiers (érosions, submersions), des impacts du changement climatique, et des politiques d’adaptation dans les petites îles tropicales, dont les territoires d’Outre-mer insulaires français. Elle a participé en tant que co-autrice principale aux travaux du groupe de travail n°2 du GIEC, et plus précisément au chapitre sur les « petites îles » des 5e (2014) et 6e (2022) rapports d'évaluation ainsi qu'en tant qu'autrice contributrice au chapitre 4 (zones côtières basses et îles) du rapport spécial sur l’océan et la cryosphère publié en 2019.
Laurent BOPP, océanographe et climatologue, est directeur de recherche au CNRS, rattaché au Laboratoire de météorologie dynamique (CNRS/ENS-PSL/Ecole polytechnique/Sorbonne Université) à Paris. Il dirige le Département de géosciences de l'Ecole normale supérieure (ENS-PSL). Il est spécialiste des liens entre climat et cycle du carbone océanique. Il travaille également sur l'acidification et la désoxygénation de l'océan et sur les impacts du changement climatique sur les écosystèmes océaniques. Il a participé en tant que co-auteur principal au groupe de travail n°1 (sur les bases physiques du climat) pour le 5e rapport du GIEC. Pour le 6e rapport, il participe au groupe de travail n°2 en tant que co-auteur principal du chapitre 3, portant sur « les écosystèmes océaniques et côtiers et leurs services ».