Hommage à Didier Galop
Le CNRS a appris avec beaucoup de tristesse le décès brutal de Didier Galop, directeur de recherche CNRS au laboratoire Géographie de l'environnement (GEODE) de Toulouse, le 31 octobre dernier.
Directeur de recherche au CNRS depuis 2014 et directeur du laboratoire Géographie de l'environnement1 (GEODE) pendant dix ans (2011-2021), Didier Galop était un éminent scientifique dévoué à l'étude des interactions et des co-évolutions des sociétés humaines avec leurs milieux sur le long terme. Tout au long de sa carrière, il a prôné l’interdisciplinarité pour étudier l’anthropisation des écosystèmes dans sa globalité.
En tant que chercheur spécialiste en palynologie, son travail pionnier impliquait l'utilisation de diverses approches, telles que l'analyse du pollen, des microfossiles non-polliniques, des stomates, des micro-charbons, mais aussi des approches éco-historiques incluant l'exploration d'archives textuelles et de cartes anciennes. Ses travaux ont été notamment récompensés par la médaille de bronze du CNRS en 2001.
Passionné par les milieux montagnards, Didier Galop était profondément engagé dans l'étude des dynamiques propres à ces milieux, en se concentrant sur des régions telles que les Pyrénées, le Massif central et le Tyrol. Ainsi, pour structurer les recherches sur les processus d'anthropisation de la montagne pyrénéenne, en cours depuis plus de 6 000 ans, Didier Galop crée en 2009 l’Observatoire Hommes Milieux (OHM) Pyrénées Haut-Vicdessos qu’il dirige alors avec énergie et enthousiasme.
À titre d’exemple, parmi ses recherches récentes, Didier Galop s’est consacré à l'étude de l’anthropisation des lacs de haute montagne au cours de l’Holocène. C’est dans ce contexte que Didier Galop a fondé en 2013 l’Observatoire Pyrénéen des Lacs d’Altitude constitué d’un réseau d’une dizaine de sites instrumentés.
En parallèle, Didier Galop s’est aussi intéressé aux relations humains-milieux en zones tropicales, dont l'île de Saint-Martin, Marie Galante, Guadeloupe, Jamaïque, et l'île de La Réunion, et en régions australes qu’il étudiait dans le cadre de l’OHMI Patagonia, qu’il avait contribué à fonder et qu’il co-dirigeait.
Attaché au dialogue avec les acteurs des territoires, il s’est fortement impliqué dans les débats, notamment en tant que membre du Conseil Scientifique du Parc National des Pyrénées et de la réserve Naturelle du Néouvielle. Son dynamisme, son engagement et son expertise ont été cruciaux pour la communauté scientifique et pour la préservation des écosystèmes fragiles de ces régions.
Sa convivialité, son goût pour la transmission et la diffusion des savoirs scientifiques se sont exprimés à travers ses enseignements à l’Université Toulouse – Jean Jaurès, l’encadrement de thèses et de nombreuses activités comme, entre autres, sa participation à différents ouvrages destinés au public, comme Pré-histoires : la conquête des territoires (2018, Editions Le Cherche Midi).
La direction de la délégation Occitanie Ouest du CNRS adresse, avec émotion, ses plus sincères condoléances à sa famille, ses amis et ses collègues.
- 1Tutelles : CNRS, UT2J
Haut Vicdessos, une vallée et des hommes | Documentaire CNRS
Créé en 2009, l’OHM du Haut-Vicdessos constitue l’un des Observatoires Hommes-Milieux mis en place en France et dans le monde par CNRS Écologie & Environnement CNRS et regroupés dans le cadre du Labex DRIIHM.